Posté

:coeur:

D’où je suis posté


A quoi bon mourir si l’on n’a pas vécu
A quoi bon périr si l'on ne t'a pas vu
Mourir dans l'ignorance, mourir dans l'inconnu
Moi je combattrais pour juste apercevoir
Ton ombre, ton reflet, gravé dans le miroir
J'irais voir la faucheuse quand elle dort la nuit
Je lui donnerais mon âme pour laisser ma vie
Intacte et brûlante encore quelques nuits
J'irais faucher les fleurs, les fleurs de ton jardin
Et te les envoyer, ou en faire dessin
Je braverais la foudre, et Zeus lui-même avouera
Que je mérite bien, ta grâce, tes hourras
Je ferais la course même avec Orphée
Je prendrais ta main, sans me retourner
Je briserais les chaînes, mises à mes poignets
L'esclavage lui-même ne voudra plus de moi
Je t'offrirais les trésors des rois et des déesses
Le trident de Neptune et les vagues d'Hadès
Je tuerai les chiens je crèverai les cerbères
Qui gueulent dans ma tête, qui gueulent dans mon poing
Je résoudrais les énigmes de tout les sphinx
Même sans rien connaître, je répondrais bien
Je veux pleins de choses, je veux je veux je veux
Je veux voir mon ombre, emplir ton ombre
Et compter sur ma main le nombre de tes doigts
Je veux un cœur battant dans ma poitrine ardente
Et un sourire charmant au coin de tes cheveux
Je veux les souverains accroupis devant toi
Je veux les troubadours qu'ils comptent maintes fois
Notre vie toujours mêlé dans l'autrefois
Mais je parle trop vite je veux m'apprivoiser
Me faire tout doux, enfin et te regarder
A travers les nuages, d'où je suis posté



Benoît Peyrot
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