L’homme aquarelle
Des peintures dans la tête, des mains de pinceau
L'homme aquarelle boit des pots de peinture à l'eau
Ses doigts caressent les toiles de liquides huileux
Il aime les couleurs jaunes surtout quand il pleut
Les couleurs vertes qui tachent la peau et l'herbe
Les misères du rouge pomme et des fleurs en gerbes
Les tourbillons bleutés d'un ciel un peu maltraité
Il barbouille ses toiles d'orange et fruits bien traités
De femmes rondes et amoureuses d'arbustes rosiers
Des hommes défigurés par des chevaux grossiers
Il invente une couleur pour colorier ses fraisiers
Qui petits fruits naïfs se retrouvent ainsi mangés
Par des chercheurs perpétuels de saveurs étranges
Qui mangent sans dents ces petites choses nouvelles
L'homme aquarelle frappe des mains et éclabousse
Les murs de son jardin pour y dessiner des gousses
De vanille de safran qui se retrouvent ainsi invités
Hors des toiles prés du vent pour à jamais lévites
Il crache sur les figures des passants des couleurs
De joie et d'ardeur qui sitôt nous mettent en pleurs
Nous pleurons, nous pleurons puis nous pleurons
Et lui il pleur, il pleur et puis il pleur, et il fond
Fini l'homme aquarelle jamais plus nous te reverrons
Mais si, mais si, voyons, il nous faut un petit crayon
Benoit