Le redoutable c'est que l'on découvre seulement après coup le sens véritable des textes de Benoit. Dans celui ci, les deux dernières lignes, que je n'avais pas compris avant.
Imagination
J'aime bien marcher le long
Des chemins de fer rouillé
Sur des morceaux de rouille
Qui enfant nous foutaient la trouille
On imaginait derrière les arbres
Les monstres en carton pâte
Des volcans des lions à cinq pattes
La peur était un jeu tout à fait banal
Attention aux indiens en pyjama
Qui vous assomment dans votre lit
A grand coup de hache ou d'oreiller
L'imagination avait de si belles perruques
Les films de cinéma en ce temps-là
Duraient de trois semaines à un mois
On se battait dans de grands rires
Heureux on n'en finissait pas de mourir
Au milieu de tout ça il y avait l'école
Qui chatouillait de loin nos oreilles
Et sur nos feuilles un peu trop quadrillées
Des dessins de plans secret d'évasion
J'aime bien marcher le long
Des chemins de fer rouillé
Derrière-moi je l'entend faiblement siffler
L'ancien train des condamnés.