Billes bleues
L'avion en papier n'a d’autre commandant que le vent
Il s'envole du bout de mes doigts mais je ne sais pourquoi
Gardant le cap vers nulle part, il déambule au milieu
Des cris enfantins et de mes souvenirs de petit enfant
J'ai replié la feuille pour me souvenir à nouveau
Les billes bleues, les cris et les cours d'école
Le temps heureux où je n'étais pas vieux. Où
L'on jouait pour de faux à se tordre le cou
Les rangées de garnements avec moi dedans
Les au revoir maman, et les bonbons sucrés
Qui n'en finissent plus de fondre dans ma poche
La nostalgie m'embrasse aujourd'hui de ses lèvres embaumées
Elle me berce tendrement de ses bras souples et doux
Le visage n'est plus le même dans le miroir
Mais le temps n'enlève pas les souvenirs chaleureux
Des cartables jetés des souliers des injures gentilles
Il fait froid dans cette pièce mais la chaleur des billes bleues
Chauffe mon âme et mes larmes d'un feu teigneux
L'avion en papier s'envole et je ne le rattrape déjà plus
J'ai gâché mon envol pour des cieux lointains et je reste seul avec
La nostalgie des jours heureux des jours sans froid
Attends avion de papier ne pars pas !
Benoît Peyrot