Mes montagnes

Mes montagnes

J'ai mis des montagnes à ma fenêtre
Quelques fleurs blanches dans un vase
Prés du poster d'un feu de cheminée
J'ai dormi sentant presque une chaleur

Au matin frais et embué d'une neige volage
J'ai essuyé mes yeux pour attiser le feu
Les fleurs fanées me regardent en mourant
Reste un beau sentiment de voyage

J'ai remis des montagnes dans de l'eau
J'ai bu toutes les pierres et tous les sapins
Des aiguilles grattent mes os et ma peau
Mais qu'est-ce qu'il me restera demain?

J'ai caché des montagnes dans ma poche
C'est lourd beaucoup plus qu'un orage
Les coutures geignent je n'écoute pas
Si je compte jusqu'à dix la douleur s'en ira

J'ai du abandonner mes montagnes finalement
Sur le pallier de ma porte belle et froide
J'ai refermé ma porte j'ai refermé mon coffre à trésor
Je l’entends qui bise et souffle qui gronde qui pleure

J'ai dormi ensuite sentant presque une chaleur
Reste enfin un beau sentiment de voyage
Mais qu'est-ce qu'il me restera demain?
Si je compte jusqu'à dix la douleur s'en ira

Benoit